Frappés de plein fouet

Publié le par robert

Les commerçants canaulais se disent globalement inquiets pour la saison prochaine. Photo C. G.
Les commerçants canaulais se disent globalement inquiets pour la saison prochaine. Photo C. G.

Le monde ne sait plus où il est va. Groggy, l'économie planétaire navigue à vue. La tempête a ravagé toutes les certitudes. Irrationnelle et cyclothymique, les places boursières ne savent plus sur quel pied danser et contaminent les économies réelles.

Même les plus experts des plus experts sont dans l'incertitude la plus totale quant à ce qu'il va se passer dans les semaines, les mois et les années à venir.

Inquiétude

Il n'y a pas de raison que les acteurs économiques canaulais échappent à la morosité ambiante. C'est bien l'inquiétude qui transpire lorsqu'ils sont interrogés. C'est le cas notamment de Philippe Chenu, qui exploite les établissements Chez André et le Daarjeling. Il a enregistré « une baisse de 50 % depuis le 15 septembre ».

Évidemment, il se dit « pas du tout optimiste pour l'année 2008 ». Même s'il déclare « qu'on ne peut pas être certain que cette baisse est un effet de la crise », la probabilité est tout de même forte que ce soit le cas. Surtout quand il est rejoint par Jean-Louis Balau, cogérant du surf-shop Surf City, sur le front de mer : « De notre côté, c'est -30 à - 35 % sur le mois de septembre. On a d'ailleurs noté une baisse de la fréquentation », fait observer le surfeur chef d'entreprise, ajoutant « qu'il y a une vraie inquiétude, qui est légitime, car l'année 2009 sera mauvaise quoiqu'il arrive. Les signes avant-coureurs sont nombreux. Il n'y aura pas de croissance et les gens ne vont pas consommer et se contenteront de thésauriser. Il y aura certes quelques achats coups de coeur, mais il y aura surtout une guerre des prix et au final une baisse de la qualité ».

Loin des glaces

En contact direct avec les commerçants canaulais, Daniel Darsonville, président de l'Adec (Association pour le développement économique canaulais), résume simplement la situation : « Septembre a été très mauvais. Tout cela laisse présager une mauvaise saison 2009 ». Il raconte d'ailleurs cette anecdote, rapportée par un commerçant des allées : « Cet automne, quand les familles se promenaient, les parents tiraient leurs enfants par la main loin des glaces pour qu'ils ne soient pas tentés ! »

Il estime de toute façon que « la crise financière ne fait qu'aggraver une crise latente qui couve depuis longtemps ».

Mais on sait aussi que les commerçants sont rarement d'un naturel optimiste. D'aucuns les disent promptes à râler et se plaindre.

Il faut se retourner vers un exploitant d'école de surf, Frédéric Rochet, patron de Surf sans frontières, pour trouver un peu plus d'optimisme : « En ces temps de crise, les gens ont besoin de s'évader, de se changer les idées et de garder un contact avec la nature. Je crois qu'ils continueront donc à venir faire du surf à Lacanau, car la vie est très stressante et ils ont besoin d'une soupape ». Reste à savoir, entre le fait de résister à la tentation, et le besoin de s'évader, quel comportement l'emportera...

Cédric Grèze

Publié dans L'océan

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