L'avenir de Cordouan se consolide
Les gardiens quittent le phare. Va-t-il être livré aux éléments et au pillage ? Depuis le début de sa construction confiée par Henri III à Louis de Foix en 1584, le phare de Cordouan est régulièrement menacé d'abandon. Il ne doit sa survie qu'à des actions exceptionnelles, des financements pharao- niques, une détermination sans faille de ses responsables et amoureux successifs.
Aujourd'hui, Jean-Marie Calbet, ex-directeur subdivisionnaire des Phares et balises du Verdon, a pris son destin en main en qualité de président de l'Association pour la sauvegarde du phare de Cordouan créée en 1981 après une nouvelle décision d'abandon. Preuve de l'importance qu'accordent l'État, les parlementaires, les élus de tous bords et les institutions au monument historique, tous les partenaires girondins se sont rassemblés samedi dernier autour de Jean-Marie Calbet afin d'annoncer sa consolidation lors de l'assemblée générale. Après de longues négociations, l'avenir du phare de Cordouan passera par le Smiddest (Syndicat mixte pour le développement de l'estuaire de la Gironde). Tous les détails ne sont pas encore réglés mais le principe du maintien de la présence humaine est acté.
Propriété de l'État
2008 fut riche en événements, réunions en préfecture, articles de presse, émissions de télévisions. 2009 s'annonce similaire, commente Jean-Marie Calbet.
Après remise et analyse du rapport définitif du bureau d'études Maître des rêves qui préconise une gestion globale du bâtiment et du plateau rocheux, le phare restera propriété de l'État puisqu'il conservera sa vocation de signalisation maritime. Le Smiddest sera chargé du maintien de la présence humaine, de l'accueil des quelques 25 000 visiteurs. Sa gestion sera provisoirement assurée par le Conservatoire du littoral.
Une réflexion
Plusieurs options d'aménagement sont envisagées avec un espace de vente, une salle d'interprétation, des chambres d'hôtes, la conservation de la chambre et de l'antichambre du roi, des espaces techniques et préservation du milieu naturel, l'évolution du musée du phare de Cordouan au phare de Grave... 10 millions d'euros HT sont à trouver pour les investissements lourds, sans compter les intérieurs du phare a rappelé le sous-préfet, Olivier Delcayrou.
« Les réflexions sont en cours sur le plan de financement. On ne s'interdit pas de faire appel au mécénat », a-t-il lancé. Une réponse à la question posée dans le public : « Est-il vrai que 4 GAS (port méthanier) veut financer une fondation pour le phare de Cordouan ? » Aucune précision à ce sujet.
Gardiens vacataires
Le sous-préfet a aussi annoncé le recrutement de gardiens vacataires par l'État et le Smiddest dans les prochains jours, le transfert de l'AOT (Autorisation d'occupation temporaire) au Smiddest au 1er janvier 2010, l'engagement de l'État jusqu'au transfert définitif de la gestion du phare. Il a réclamé une vigilance sans faille pour le maintien de l'équité entre les transporteurs des deux rives, sujet abordé par chacun des intervenants.
Jacques Bidalun, le maire du Verdon, dont le plateau de Cordouan constitue la parcelle N° 1, souhaite que la commune soit intégrée à la nouvelle gestion. La participation financière des conseils généraux de Gironde et des Charentes fut soulignée par Serge Laporte. Jean-Jacques Corsan, conseiller régional, a signalé le recrutement d'un chargé de mission pour le phare de Cordouan qui sera installé à Pauillac (plus proche du Verdon que Blaye, siège du Smiddest).
Prudence et vigilance
La députée Pascale Got et le sénateur Xavier Pintat se sont inscrits dans une politique d'aménagement globale du territoire et réclamé prudence et vigilance tout en se réjouissant de la mise sur les rails du projet.
Le phare de Cordouan demeurera dans le giron de l'État donc des Phares et balises. Le nouveau subdivisionnaire était présent dans la salle. Stéphane Major succède à Alain Brocard. Son rôle déterminant pour l'évolution du destin du phare de Cordouan à une époque charnière de son histoire.