« Elle avait peur de lui »

Publié le par robert

CARCANS. Les proches du drame de samedi retracent le film de la rupture, entre stupeur et sentiment de fatalité

La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)
La Bodega de Marcel Ballesteguy.( Photos J. L. et P. V.)

Depuis sa rencontre au mois de septembre dernier avec Jean-Michel Thomas, son nouveau compagnon, Brigitte Combe était sans cesse harcelée par Marcel Ballesteguy.

Le couple de commerçants au centre du drame survenu samedi s'était séparé il y a deux ans. Hier soir, Marcel Ballesteguy était toujours dans un état critique, le pronostic de « mort cérébrale » étant déclaré. Les chances de survie de Brigitte Combe, 58 ans, qui tient la sandwicherie Chez Prout, demeuraient faibles hier. La vie de Jean-Michel Thomas, moins grièvement blessé, n'était plus en danger hier.

Dans la petite station balnaire de Maubuisson, tous les voisins savaient l'enfer que vivait la quinquagénaire. Deux jours avant le drame, en plein après-midi, Marcel, 60 ans, gérant du restaurant La Bodega, situé à moins de 500 mètres de l'établissement de Brigitte, avait provoqué un esclandre devant la sandwicherie. Il avait craché sur son ex-compagne, s'en prenant à Jean-Michel, 59 ans.

Des témoins étaient intervenus pour mettre fin à la bagarre. « Il n'arrêtait pas de lui téléphoner. Les menaces et le chantage étaient permanents. Elle avait peur et l'intention de porter plainte », confiait hier une de ses voisines, encore sous le choc.

Une fille sans histoire

Brigitte a la réputation d'être quelqu'un de simple, de serviable. « C'est une fille adorable, douce, sans histoire. On venait toujours chercher nos sandwichs chez elle. Il n'y avait jamais aucun problème, sans cesse disponible pour les autres. Elle avait le coeur sur la main. » Le portrait est beaucoup plus contrasté pour Marcel Ballesteguy, qui a vécu plus de dix ans avec Brigitte.

Le patron d'un restaurant de la station, qui le connaît bien, évoque un bon vivant à la forte personnalité. « Il arrivait du Sud Est de la France. Il avait ce côté grande gueule sympathique avec ses excès. Il jouait du trouble qu'il pouvait inspirer. Mais personne n'avait à s'en plaindre. Il y a trois semaines, il était rentré d'un voyage au Sénégal accompagné d'une superbe jeune femme ». À Lacanau, un serveur, ami depuis plus de 20 ans avec Marcel, prend sa défense. « Il parlait plus qu'il ne faisait. Ce n'était pas un méchant. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé. Quelques heures avant le drame, il a déjeuné avec un commercial que je connais. Il avait des projets. Tout allait bien. »

À l'inverse, le responsable de la pizzeria proche du Papyboum, a vu un changement dans le comportement de Marcel. « Au retour du Sénégal, il n'était plus le même. On savait qu'il se réfugiait dans l'alcool. Il était touché par cette histoire. Au début de leur séparation, tant qu'elle était seule, cela pouvait aller. Mais depuis qu'elle avait son nouveau compagnon, il ne la laissait plus en paix. Samedi soir, juste avant qu'il ne fasse le geste, nous sommes passés avec mon épouse le long du lac. Il marchait sur la promenade la tête baissée. Il avait l'air abattu. »

Dans la soirée de samedi, Marcel a de nouveau menacé Brigitte. Par hasard, ils se sont retrouvés dans le même restaurant à Maubuisson. Alors qu'il mange seul à une table, elle est avec des amis. L'échange se passe mal. Il prévient qu'il va revenir dans la soirée...

Il passe à l'acte

Un peu après 21 heures, armé d'un 357 Magnum, Marcel Ballesteguy, qui a déjà fait une tentative de suicide après sa rupture avec Brigitte, traverse Maubuisson en longeant la promenade du lac.

Il rentre dans l'établissement de Jean-Michel Thomas, le bar le Papyboum, et fait feu à plusieurs reprises sur le couple. Il va ensuite retourner l'arme contre lui, et se tirer une balle dans la tête. Les faits se déroulent devant trois témoins médusés.

Au sol, et malgré ses blessures, Brigitte Combe, 58 ans, est consciente. L'une des clientes lui porte assistance. Le corps de Marcel, inanimé, est juste devant elle. Jean-Michel, parvient à prendre la fuite. Sérieusement touché, il parvient à donner l'alerte dans un bar voisin, le Cantabria. Les serveurs et le patron accourent, et découvrent au Papyboom la scène du crime.

Auteur : julien Lestage
j.lestage@sudouest.com

Publié dans Carcans

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Triste fait divers, et pour les trois protagonistes.
Répondre