Le photovoltaïque à l'assaut de la presqu'île
Après le parc éolien, la prospection autour de l'implantation de fermes photovoltaïques bat son plein dans le Médoc. Sur ce thème, jeudi soir, en réunion de conseil municipal, deux communes avaient inscrit des dossiers à l'ordre du jour. Il s'agit de Castelnau dans le Sud-Médoc, et Vendays-Montalivet dans le Nord-Médoc. Sur le territoire de la presqu'île, pays de la viticulture, de la forêt, des marais et des belles plages au sable fin, et si peu urbanisé, d'autres localités sont aussi très convoitées par les entreprises pionnières dans ce type d'installations.
« En ce moment, pas une semaine ne se passe sans que l'on soit contacté par des entreprises spécialisées », confie le directeur général des services d'une des six Communautés de communes de la presqu'île.
Pas d'accord sur le loyer
« Cela devrait rapporter dix fois ce que rapporte la forêt, tout en participant à la sauvegarde de la planète ! » Michel Bibey, le maire de Vendays-Montalivet, n'a pas de doute sur la pertinence du projet de ferme photovoltaïque. « C'est moins haut et moins encombrant que les éoliennes », explique aussi un cadre en poste dans cette municipalité. Autant de raisons pour lesquelles les élus n'ont pas souhaité donner suite à la venue des grands mâts.
Au sujet du photovoltaïque, « qui rassure », l'édile a seulement fait état de son désaccord sur le montant du loyer annuel que se propose de reverser la Compagnie du vent (filiale du groupe GDF-Suez) à la collectivité.
Soit 1 200 euros à l'hectare, alors que dans d'autres régions, le loyer négocié tourne autour des 1 500 euros.
Déclasser une parcelle
Jeudi soir, à l'unanimité, les élus de Vendays-Montalivet ont donné leur soutien de principe à l'étude relative au projet d'implantation de la centrale photovoltaïque. Dans un premier temps, elle devrait s'étendre sur 30 hectares, pour s'étaler ensuite sur 125 hectares. Pour que l'opération puisse se réaliser, la municipalité va devoir modifier son plan d'occupation des sols. C'est-à-dire déclasser une parcelle boisée, pour en classer une autre.
À Castelnau, la même opération, sur 30 hectares, est en cours de négociation chez un propriétaire privé. Consultés par la société Eosol Énergies Nouvelles, les élus ont donné un avis favorable au déroulement d'une étude, tout en regrettant de ne pas avoir de foncier communal disponible à proposer.
Étranger au dossier, un cadre administratif d'une collectivité voisine reste nuancé sur l'opportunité du photovoltaïque. « Le projet est bien vendu au départ. Les ressources dégagées par la taxe professionnelle ne sont pas négligeables. Mais il reste des interrogations sur l'évolution dans le temps du contrat énergétique, aussi sur du matériel qui n'est pas recyclable en fin de vie, et sur la capacité de réseau d'électricité à absorber cette production locale. Il ne faut pas oublier qu'en France l'essentiel de notre réseau est organisé autour des centrales nucléaires. »
j.lestage@sudouest.com