Là où les carrières se font... et se défont
LACANAU PRO SURF 2009. Huit juges professionnels sont chargés d'apprécier la performance des 148 surfeurs en lice depuis hier. Ambiance dans la tour de contrôle
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- « Il y a 140 000 dollars de prix, nous n'avons pas le droit à l'erreur ».( Photos Fabien Cottereau)
Il est 14 heures. Dans une pièce surplombant la plage centrale. Accès réglementé. Iain Buchanan, le responsable des juges, est debout. Silence. L'instant est presque solennel. Le Néo-Zélandais scrute la mer. Deux minutes passent. Il glisse un mot en anglais à Cyril Camu, l'organisateur du Lacanau Pro. Puis, dans une salle voisine, le speaker annonce : « Début des séries dans une demi-heure. »
Ils sont huit juges sur la compétition. Tous professionnels. Avec la lourde charge de qualifier ou d'éliminer les 148 surfeurs professionnels qui sont entrés dans la compétition hier.
« Il y a de gros enjeux, et 140 000 dollars de prix. Il n'y a pas de droit à l'erreur », prévient Grégoire Puget, tour manager de l'Association des surfeurs professionnels (ASP) Europe.
Certains jouent gros lors de cette compétition, parmi les plus connues du grand public. « La plupart des vainqueurs du Lacanau Pro ont fait une brillante carrière ensuite », ajoute Grégoire Puget.
En vingt minutes, les surfeurs concourent par série de quatre. Ils surfent quinze vagues maximum. « Nous gardons les deux meilleures vagues et nous enlevons les deux notes extrêmes », explique le responsable des juges.
L'aerial, la figure prisée
Les athlètes sont notés sur des critères de manoeuvre, vitesse, puissance, fluidité et inventivité. La qualité du choix de la vague entre également en ligne de compte.
Parmi les figures les plus prisées, l'aerial, sorte de retourné acrobatique sur la vague. « Seuls quelques surfeurs sont capables de l'exécuter », s'enthousiasme Iain Buchanan.
Parmi les huit juges, seuls deux sont d'anciens surfeurs professionnels. « On a tendance à penser que les anciens pros sont les plus aptes à juger, mais c'est souvent inexact. C'est difficile de prendre du recul lorsque l'on a été longtemps de la partie », ajoute le juge.
Ici, la principale difficulté est la faible hauteur des vagues : « Il faut rester très attentif pour conserver une bonne visibilité. » Toutes les demi-journées, les juges se réunissent. Ils analysent la mer et déterminent les critères qui seront appliqués par chacun d'entre eux. « Il faut rester constant toute la journée et garder en mémoire les passages de tous les concurrents. »
D'ailleurs, certains juges l'avouent : « Pour vraiment tester la mer, avant les compétitions, on va surfer quelques vagues ! »
lesparre@sudouest.com