Camping de Laporte : « il n'y a pas eu d'exception »

Publié le par robert

LA TESTE-DE-BUCH. Sorti de son droit de réserve après la période électorale, le sous-préfet du bassin d'Arcachon revient sur l'extension du camping de Bernard Laporte
Le camping a reçu l'autorisation de s'étendre dans un périmètre de la Dune du Pyla. (photo f. perrogon)
Le camping a reçu l'autorisation de s'étendre dans un périmètre de la Dune du Pyla. (photo f. perrogon)

Le mois dernier, avant le premier tour de l'élection législative partielle sur la 8e circonscription, une association, Vive la forêt, relance la polémique autour de l'extension du Pyla Camping. Elle dépose une requête en intervention volontaire, demandant « l'annulation du permis de construire délivré le 18 janvier 2008 par la commune de La Teste-de-Buch ».

Propriété, pour 50 %, de Bernard Laporte, actuel secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, le Pyla Camping avait en effet obtenu l'autorisation de s'étendre sur 1,4 hectare dans un périmètre de la Dune du Pyla, site classé. Une autorisation qui avait déjà conduit une autre structure, l'Association de défense et de promotion de Pyla-sur-Mer (ADDPM), à ester en justice au mois de juillet.

Avancée de la dune

Dans son argumentaire, l'association Vive la forêt parle notamment de faits de « suspicion de délivran-ce et obtention frauduleuse d'autorisation administrative ». En clair, elle pointe directement le ministère de l'Environnement, qui délivre les autorisations idoines.

Tenu à une période de réserve durant les dernières élections, le sous-préfet du bassin d'Arcachon, Philippe Ramon, tient aujourd'hui à clarifier la situation.

« Tout d'abord, ce n'est pas le ministre lui-même qui a signé l'autorisation, c'est la sous-directrice des sites et paysages. Mais surtout, il n'y a eu aucun caractère d'exception sur ce dossier. »

Et le représentant de l'État de rappeler que la demande déposée par le Pyla Camping avait été instruite durant deux ans. « Elle a été présentée devant la commission des sites en 2005 et portait non pas sur une extension mais sur une compensation. »

En effet, le Pyla Camping, tout comme ses voisins, est victime de l'avancée de la dune et voit ses places initiales grignotées par le sable.

Deux ans d'instruction

« L'instruction a duré deux ans et a été extrêmement précise. Fin 2007, le dossier est repassé devant la commission, a été approuvé, puis transmis au ministère. »

Rappelant que la commission était alors composée, outre les services de l'État et la Sepanso (1), du maire PS de La Teste-de-Buch, Jean-François Acot-Mirande, et du conseiller général socialiste René Serano, le sous-préfet rejette le carac- tère politique du dossier.

Pourquoi la demande du Pyla Camping a-t-elle reçu un accueil favorable ? Parce que, selon Philippe Ramon, elle était strictement conforme aux prescriptions du nouveau guide des campings (2) et que jusqu'ici, le Pyla Camping avait joué le jeu de la transparence.

« Je rappelle que le site de la dune a été classé en 1994. Et conformément à la loi de 1930, les acti- vités existantes, à savoir les cinq campings, ont été maintenues. En revanche, toute nouvelle activité susceptible de dénaturer le site a été proscrite. »

Contradictions

Ainsi, depuis 1994, la gestion des campings de la dune est devenue un imbroglio. Le droit à l'urbanisme s'opposant au code de l'environnement. Beaucoup d'aménagements ont eu lieu sur les sites de manière plus ou moins déclarée.

Ce qui a poussé le sous-préfet à engager tous les partenaires dans la rédaction d'un guide précisant les critères d'instruction et les dispositions légales.

« Le Pyla Camping a toujours pris la précaution de faire des demandes. Actuellement, nous travaillons à la régularisation de ce qui peut être régularisable dans tous les campings. »

Est-ce à dire que si aujourd'hui les autres campings de la dune déposent la même requête, à savoir obtenir une compensation-extension, ils l'obtiendraient ? « Le ministère n'est pas totalement fermé à une sorte de compensation », répond prudemment le sous-préfet.

(1) Fédération des sociétés pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest.

(2) Accessible sur le site Internet : www.aquitaine.ecologie.gouv.fr

Auteur : Sabine Menet
s.menet@sudouest.com

Lacanau: le blog:
Il semble que tout soit le mieux dans le meilleur du monde.
Il semble aussi que le sous-prefet d'Arcachon est bien imprudent dans la "régularisation" de plusieurs états de faits de la part de ces campings.
Il semble aussi que le sous-prefet a été "leger" dans le suivi de ces dossiers.
La justice tranchera

Publié dans l'environnement

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V
En complément de ce qui précède, "le guide" c'est :Loi littoral (CU art. L 146-1 et suivants et R 146-1 et suivants)Doctrine sur l'évolution des campings existants (extraits du "Guide pour l'application de la loi littoral en Aquitaine" établi par les services de l'Etat, validé en comité administratif régional fin 2006 (cf annexe 3 - Extrait du guide pour l'application de la loi littoral en Aquitaine (Prefecture de la Région AQUITIANE 6 JANVIER 2007° / "L'extension spatiale des camping, leur densification (augmentation du nombre d'emplacements dans l'emprise non modifiée du camping) ou leur durcissement par l'implantation d'HLL, doivent être considérés comme une extension d'urbanisation, avec pour conséquence, l'appliocation de la règle de continuité avec les agglomérations et les villages existants dans les communes littorales et celle de l'extension limitée dans les espaces proches du rivage".CAS DE CAMPINGS EN DISCONTINUITE AVEC L'URBANISATION EXISTANTE (cas des 5 campings du Pyla, mais de bien des comunes littorales du médoc) : "Un camping non contigu à une agglomération ou un village existant ne pourra procéder A AUCUNE EXTENSION, ni durcissement, ni densification. Seules la rénovation et la réfection des équipements communs peuvent être enisagés"Qu'on se le dise !!!
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V
Sud Ouest oublie de dire dans son article que le vote de la commission des sites n'était pas unanime puisqu'il y a eu 4 abstentions. quant au "guide" il semblerait qu'il ne soit pas encore publié. Enfin, dans son autorisation elle même, le ministre indique que la "compensation" n'est pas un droit !!!
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V
Explications aussi embarrassées qu'alambiquées !La commission des sites NE POUVAIT savoir s'il y avait eu ou pas des régularisations, et il n'y en avait pas eu quand elle a tranché !D'autre part, ce n'est pas VLF qui a relancé la polémique sur ce dossier, mais les médias (jusqu'aux nationaux) qui se sont emparés d'une des nombreuses actions figurant dans le rapport moral présenté lors de l'AG de VLF.Pour VLF, M. Dupont ou M. Laporte c'est pareil
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