On est loin du Grenelle
LACANAU. L'ancienne décharge du Huga continue d'être utilisée par la municipalité et les riverains. Une situation que dénonce l'association Vive la Forêt
L a polémique ne date pas d'aujourd'hui. Lors de l'assemblée générale de Vive la forêt en 2003, déjà, une adhérente avait demandé au maire s'il était « exact que des camions viennent décharger des déchets de toute nature sur le site de l'ancienne décharge du Huga, dans un trou aménagée à cet effet ? ». Ce à quoi le maire avait répondu qu'il « n'en avait pas connaissance. L'accès est logiquement interdit par la barrière apposée le long du CD 6. Mais cela m'alarme, je vais donc le vérifier ». Selon l'influente association médocaine de défense du massif forestier, le problème est strictement le même aujourd'hui, cinq ans plus tard.
Chez les voisins aussi.
« La décharge sauvage a été la première destination des déchets humains, explique Dominique Gisson, présidente de Vive la forêt. Mais, c'était à l'époque sans conséquence car ces déchets étaient soit inertes, soit biodégradables. Aujourd'hui encore, des personnes peu scrupuleuses déversent sauvagement leurs déchets dans la nature et les forêts. Plus grave, des communes utilisent sciemment leurs forêts pour jeter, enfouir, voire brûler des déchets de toute sorte, faisant fi des risques de fuites dans les sols et les cours d'eau. C'est exactement ce qui se passe dans la zone dite de stockage de déchets verts dans la forêt domaniale du Huga ». Notons que Vive la forêt est membre du collectif Déchets 33 qui se donne pour mission de veiller à ce problème, apparemment récurrent en Médoc. Le problème soulevé à Lacanau aurait été également constaté dans des communes voisines comme Le Porge ou Carcans.
Promesses, et rendez-vous.
Ayant envoyé sur le site le responsable communal de l'environnement, Neil Pioton, afin d'y faire des clichés pour se rendre compte, le maire constate en effet qu'un certain nombre de déchets ne sont pas à leur place. Mais il prétexte que le site doit s'envisager selon une gestion annuelle, promettant que « certains déchets ne sont là que de manière transitoire », comme par exemple cette planche à voile ou autres déchets plastiques. Ainsi, dans le cadre du ramassage communal des déchets verts qui a lieu entre le 15 octobre et 15 novembre, il affirme qu'un certain nombre de déchets de la décharge du Huga seront incinérés, grâce à une autorisation ponctuelle obtenue des pompiers, incinération qui se déroulera sous leur surveillance. Il constate par ailleurs « la découverte de versement de gravats qui ne sont pas de notre fait » car « le cadenas ayant été forcé, des inconnus ont sans doute fait ces dépôts ». Il affirme cependant que les agents communaux devront déplacer ces amas. « Pour les mettre où ? Je n'en sais rien », dit-il pourtant. Il donne néanmoins rendez-vous début décembre, suite à l'incinération ponctuelle, pour montrer que « la zone aura été remise au carré », affirmant pour conclure que « tout cela était programmé ».
Rendez-vous est pris, mais pas si sûr que ces explications satisfassent les amoureux de la forêt.