Le bal des cormorans

Publié le par robert

Les cormorans investissent Hourtin Port au lever du jour. (PHOTO R. B. )

C'est à un véritable ballet nautique (un bal des maudits pour les pêcheurs !) interprété par les cormorans auquel les riverains et les (rares) promeneurs matinaux peuvent ces jours-ci assister à Hourtin Port. Est-ce un effet de conditions météo actuellement particulièrement perturbées ?

Toujours est-il qu'au lever du jour, les « corbeaux de mer », ces palmipèdes au long cou de deux ou trois kilos quittent par dizaines (par centaines ?) leur gîte de Pointe Blanche ou de la Gracieuse pour traverser en escadrille et d'une traite le lac et s'esbaudir dans les eaux du port, et pas seulement pour y faire du tourisme.

La bête noire des pêcheurs

Ils sont même fort mal vus des pêcheurs, qui ont d'ailleurs de bonnes raisons de leur vouer une haine farouche ! Ces oiseaux, d'une grande voracité, et capables de plonger à plus de 10 mètres de profondeur, consomment en effet en moyenne 450 à 500 grammes de poissons par jour ! Les espèces prélevées, gardons, brochets, sandres, anguilles, poissons chats... ont des tailles généralement comprises entre 8 et 18 centimètres, mais on a déjà rencontré dans leurs estomacs des poissons de 40 centimètres ! Et n'oublions pas les poissons blessés par leurs puissants becs crochus, eux aussi très souvent condamnés. Quant à leurs dortoirs, de malheureux pins couverts de leur fiente, un plâtrage blanchâtre aux relents de poissons pas frais, ils ont également peu de chances d'en réchapper !

Mais que les « amis et protecteurs » du cormoran se rassurent. Longtemps persécuté et menacé d'extinction, cet oiseau est aujourd'hui protégé par la directive oiseaux CEE du 2 avril 1949 qui a institué sa protection totale sur le territoire européen. Avec une femelle qui pond trois ou quatre oeufs chaque année au début du printemps et une durée moyenne de vie de 20 ans, le cormoran connaît même un véritable « boom démographique » et le ballet des cormorans sur le lac devrait se poursuivre encore longtemps.

Auteur : Robert Boivinet

Publié dans hourtin

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