Rivalités glacées à Lacanau

Publié le par robert


POLÉMIQUE. Guerre ouverte entre deux établissements de l'allée Ortal. En cause : une terrasse qui ne respecterait pas la charte des commerçants

La mairie, qui ne souhaite pas s'exprimer pour le moment, (photo t. s.)
La mairie, qui ne souhaite pas s'exprimer pour le moment, (photo t. s.)

Annick Legrand a dégainé le 16 juillet. Cette patronne du bar-glacier Boca Loca, situé allée Ortal, transmet un courriel à la mairie de Lacanau. Elle y dénonce le fait que son concurrent d'en face, le restaurant Chez André, sous-louerait une partie de sa terrasse à un tiers, le glacier Gelatissimo. Une pratique qui « ne respecte pas la charte signée par l'ensemble des commerçants », selon elle.

Depuis cette année, les commerçants ont la possibilité d'étendre leur boutique sur l'allée Ortal, via la location d'une terrasse à la commune devant leur établissement. Pour anticiper les conflits de voisinage, l'Association pour le développement économique canaulais (Adec) a établi une charte.

Des règles de bonne entente, signées en début de saison par la majorité des commerçants. Mais visiblement, cela coince.

Une boutique, une terrasse

La charte stipule qu'un commerçant n'est pas autorisé à sous-louer son devant de porte à un tiers.

Philippe Chenu, le propriétaire du restaurant mis en cause, s'inscrit en faux. « Sous-location ? Quelle sous-location ? », réagit-il, en montrant le local dans lequel le glacier Gelatissimo entrepose ses stocks. « Il y a un contrat privé, un bail signé, entre Gelatissimo et Chez André », réplique Serge Roy, l'associé de Philippe Chenu. Le patron de Chez André : « Chacun fait ce qu'il veut à partir du moment où ça se fait dans la légalité. »

« Celui qui a le droit à une terrasse, c'est celui qui a une boutique, point. » Daniel Darsonville est catégorique. Pour le président de l'Adec, Philippe Chenu « contourne la charte ». « Pour s'installer sur la terrasse, il faut être propriétaire d'une boutique et pas d'un bail de complaisance. Tout ça, c'est des magouilles ! », conclut-il.

Concurrence acharnée

Annick Legrand dénonce également l'acharnement du propriétaire du restaurant Chez André contre son établissement.

En clair, il se mène une guerre commerciale depuis l'arrivée de cette ancienne patronne du camping Airotel de Lacanau-Océan, au printemps 2008 sur l'allée Ortal. Quand l'un fait des gaufres, l'autre investit dans un gaufrier. Pareil pour les crêpes, les cocktails, les cafés bradés pour les saisonniers, les mêmes salades, de préférence moins cher qu'en face... Les deux établissements surenchérissent depuis pratiquement un an.

« On ne se parle plus, on se fait la guéguerre », regrette la patronne du Boca Loca, qui trouve cela « débile ». « C'est simplement de la liberté d'entreprendre », relativise Philippe Chenu. En ajoutant : « Elle ne comprend pas que c'est la loi de la concurrence, tant pis ! Que le meilleur gagne... »

Tolérance zéro

Selon Annick Legrand, l'origine du conflit remonterait au moment où elle a investi le Boca Loca. Les murs de l'établissement appartiennent à la société Thalassa. Cette entreprise est détenue par quatre personnes : Gérard Lacrampe et sa femme pour une moitié et l'autre par Philippe Chenu et Serge Roy. « Il (Philippe Chenu) n'aurait pas digéré le fait que Gérard Lacrampe m'est attribué le Boca Loca, alors que Chenu le voulait », explique-t-elle. Ce dernier nie en bloc que la surenchère viendrait de cet échec.

En attendant, Annick Legrand et Daniel Darsonville ont demandé à la mairie de Lacanau de trancher sur la question du vendeur de glace. La municipalité, que nous avons jointe par téléphone, ne souhaite pas se prononcer.

Le président de l'Adec regrette la tournure de l'événement en précisant que « jusqu'ici la charte était respectée par l'ensemble des commerçants ». Mais il avertit : « Il y a 52 terrasses sur l'allée Ortal. Si le maire tolère ça, ça veut dire qu'il peut y avoir n'importe quoi devant n'importe qui. »

Auteur : Thomas Ségui

Publié dans économie

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V
Franchement, ces rivalités idiotes ne valaient pas un article.........
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R
<br /> ben le journaliste de SO a raison!!<br /> La qualité des allées Ortal sont qu'en même un sujet digne du maronnier estival.<br /> Il faut dire que les commerçants se donnent non seulement le baton pour se faire battre mais ils donnent surtout une bien zolie image de ce que certains sont: des grippes-sous plus soucieux de gagner en 5 semaines et tondre la laine sur le dos des touristes de passage.<br /> Et nous n'allons pas parler de la baisse des prix dans les restaurants.<br /> Disons, que Daniel Darsonville dans son rôle de président des commerçants, a beacoup de mal à essayer de mettre de l'intelligence dans certaines têtes commerçantes.<br /> Nous attendons avec impatience la réponse communale<br /> <br /> <br />